Il s'agit d'une maladie caractérisée par la présence d'une ou plusieurs lithiases (cad, concrétion minérale ou calcul) au sein de l'arbre urinaire, en majorité le haut appareil urinaire.
C'est une maladie à prédominance masculine, plus fréquente dans les pays chauds et à niveau de vie élevé. La fréquence : 32/100 000 nouveaux cas par an pour un âge compris entre 20 et 60 ans, touchant 2 hommes pour une femme avec une incidence familiale retrouvée dans 50% des cas.
Ici, on note la présence d'une importante lithiase blanche (point blanc radioopaque)
A - Etiologies et facteurs favorisants :
La formation lithiasique est favorisée par l'hyperconcentration dans les urines de certains composants minéraux, tels l'oxalate et le phosphate de calcium. Une urine sursaturée permet la formation d'un nidus homogène ou hétérogène servant de matrice à la formation d'un petit cristal. Ce dernier pourra augmenter de volume et donner naissance à un gros calcul ou pourra s'agréger avec d'autres cristaux identiques pour former une agrégation cristalline.
L'étiologie est inconnue dans 60% des cas, puis viennent:
* L'hypercalciurie idiopathique, autosomique dominante, par fuite urinaire ou augmentation de l’absorption digestive de calcium;
* hypercalciurie par hyperparathyroïdie
* hypercalciurie par intoxication à la vitamine D, A
* hypercalciurie liée à une néoplasie, maladies de Kahler, de Paget
* anomalie du métabolisme de l'acide urique
* hyperoxaliurie primitive ou familiale
* syndrome de jonction pyélo-urétérale.
Toutefois, quelque soit l'étiologie, on notera que les facteurs nutritionnels jouent un rôle décisif, notamment ceux riches en sels, protéines animales et sucres.
B - Symptomatologie:
* Cliniquement, l'obstruction brutale des voies urinaires se traduit par:
o une douleur liée à l'hyperpression, pouvant évoluer vers la rupture: nommée colique néphrétique, très douloureuse, sans position antalgique
o une anurie/oligosurie
o une stase urinaire favorisant l'infection pyélonéphrite destructrice du rein
o pyonéphrose calculeuse (complication consistant en une destruction rénale par accumulation et hyperpression d'une collection purulente en amont de l'obstacle) puis septicémie
* Radiologiquement, on observe 90% de lithiases radioopaques (sels de calcium)(fig. 1) et 10% de lithiases radiotransparentes (acide urique, cystine...)
* L'ASP permet la visualisation directe de la lithiase dans 90% des cas, et d'affirmer sa situation et sa taille
* L'échographie permet d'évaluer l'importance de la dilatation de la voie excrétrice;
* L'UIV (urographie intraveineuse) permet de cibler de façon beaucoup plus précise, surtout en cas de lithiase radiotransparente
Diagnostic différentiel: il se fera sur les autres causes possibles de compression, à savoir tumeur de la voie excrétrice, caillot sanguin, séquelles tuberculeuses
C - Traitement :
La méthode la plus récente est la lithotritie, et est actuellement utilisée dans plus de 90% des cas: on utilise la propriété de résonance des matériaux afin de détruire une lithiase en lui faisant converger des ondes ultrasonores. Ces ondes provoquent une fissuration à chaque impulsion, permettant ainsi, par la suite, une excrétion par les voies naturelles.
En cas d'échec du traitement lithotritique, de calculs de taille > à 2cm, de stase importante infectée, le traitement classique chirurgical est préféré.
* Désinfection urinaire et acidification (action bénéfique sur les germes uréasiques)
* Filtrage systématique des urines
* Chirurgie classique :
o pyélotomie + néphrotomie et néphrectomie si rein détruit
o chirurgie percutanée, ponctions
* La surveillance médicale portera sur la désinfection de l'urine, l'hyperdiurèse et l'acidification urinaire.
* en cas de lithiase calcique, régime:
o Diurèse supérieure à 2l/24h
o Eviter oxalates (chocolat,oseille,rhubarbe,asperges,vin blanc...)
o Eviter les protéines animales
o Régime modérément désodé
o Consommation entre 600mg et 1g de Ca++, par 24h, en prenant garde de ne pas trop diminuer l’apport calcique, ce qui augmenterait l’absorption d’oxalates.
* en cas de lithiase urique:
o Traitement médical par alcalinisation de l'urine (contrôle pH urinaire > 7)
o Eau alcaline : Vichy Célestins
o Alcalinisation urinaire (FoncitrilÒ : 2 à 3 sachets par jour)
o Traitement prophylactique des récidives par Allopurinol (ZyloricÒ ) si hyperuricémie et hyperuricosurie.